La Théorie PolyVagale est la science de se sentir assez en sécurité pour aimer la vie et prendre le risque de faire confiance et de vivre.
– Deb Dana
Qu’est ce que la Théorie PolyVagale (TPV) ?
La Théorie polyvagale aide notre corps à trouver le chemin pour vivre un état naturel de sécurité et de confiance, permettant une connexion à soi, aux autres et au monde fluide et constructive.
Créée par Steven Porges [1], La Théorie Polyvagale permet en effet de comprendre les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent nos comportements en particulier dans la relation aux autres et au monde, en s’appuyant sur le fonctionnement de notre cerveau qui est, dès la naissance, outillé pour la survie: câblé pour la connexion et la sécurité !
Steven Porges a étudié le fonctionnement de notre système nerveux autonome et mis en lumière 3 états de notre système nerveux autonome, qui sous-tendent non seulement nos comportements mais aussi notre façon de voir le monde autour de nous. Un exemple pour illustrer que nous les expérimentons tous chaque jour :
Lorsque par exemple je suis en voiture sur une route de campagne dégagée, en plein jour, par beau temps, en pleine discussion avec ma soeur, passagère. Je suis dans un état d’ouverture, d’engagement social avec ma soeur. Soudainement un faon traverse la route. Instantanément, je n’entends plus la musique, je n’ai plus la capacité de discuter ni de réfléchir, toute mon attention est fixée sur le faon et la route afin de l’éviter en gardant la voiture sur la voie. Je peux alors sentir les battements de mon cœur s’accélérer et un afflux d’adrénaline, je suis hyper-focalisée, mon champ de vision est rétréci en me focalisant sur les quelques éléments « importants pour ma survie», je suis passée dans un état de mon système nerveux défensif, au service de ma survie.
Les 3 états de notre Système Nerveux Autonome (SNA):
• l’état d’engagement social, (appelé l’état régulé ventral), régi par le nerf vague parasympathique récent dit « ventral ». C’est l’état où notre esprit commence à travailler ensemble avec notre cœur. Nous sommes alors capables de sentir notre corps, contrairement à un certain engourdissement lorsque nous sommes en réaction de défense. Nous ne sommes plus dans la « vision tunnel » pour mieux décoder les signaux de danger, mais au contraire nous ressentons une certaine largeur de vue, permettant d’appréhender la situation globale. C’est l’état dans lequel nous avons de la perspective, cet état où nous sommes en homéostasie, où notre cerveau du haut et notre corps/cerveau du bas sont associés.
• l’état défensif Sympathique, connu sous le nom de fuite ou d’attaque, régi par notre système dit « sympathique », via les nerfs sympathiques, qui mobilise les ressources de l’organisme pour faire face aux différentes situations notamment à travers les réactions de fuite et de défense.
• l’état d’immobilisation, (état dit dorsal), régi par la voie ancienne du nerf
vague tournée vers l’immobilisation comme stratégie de défense.
Steven Porges a défini le terme neuroception pour décrire la façon dont les circuits neuronaux perçoivent les situations sûres ou dangereuses. Cette neuroception s’active via la détection d’indices environnants. Ces éléments clés permettraient à notre Système Nerveux Autonome (SNA) d’évaluer en continu la sécurité relationnelle* et d’associer l’état neurophysiologique qui convient pour s’adapter à l’environnement et garantir notre sécurité: je peux soit être dans l’état d’engagement social (en sécurité je suis en connexion avec moi et les autres, ce à quoi chaque être humain aspire dès sa naissance), ou dans des états défensifs (défense active, immobilisation) pour essayer de retrouver ma sécurité. Cela va conditionner mes comportements et ma façon de voir le monde.
En quoi la théorie polyvagale soutient l’accompagnement ?
La TPV est un socle de mon accompagnement, d’abord pour créer les conditions de sécurité relationnelle permettant au cheminant de retrouver son état régulé, associé, et par là même l’accès à ses ressources internes. C’est cet état qui permet de retrouver sa vision globale, sa capacité à décider et agir de façon plus juste pour lui aujourd’hui, est clé pour l’accompagnement vers l’autonomie et le Self leadership.
Créer assez de sécurité relationnelle permet de retrouver, dans le présent, un état régulé de notre SNA et d’aider à modifier les schémas de fonctionnement du SNA lorsque la pulsion de survie entre en compétition avec le désir de se rapprocher des autres.
Ensuite, la neuroception, en devenant consciente dès lors que nous portons notre attention sur nos sensations, apporte des informations qui seront précieuses au cours de l’accompagnement. En effet, certains événements de vie restent engrammés dans notre SNA, qui peut alors percevoir un danger dans le présent alors que la situation n’en présente pas pour l’adulte aujourd’hui, ce qui amène à (sur)-réagir ou réagir d’une façon qui n’est plus adaptée à l’environnement au présent.
Comprendre que les comportements souvent indésirables sont des réactions autonomiques au service de la survie- des réponses adaptatives enracinées dans l’histoire de survie qui se construit automatiquement- permet d’accueillir avec bienveillance et de détendre le système.